Les bibotweets

lundi 14 novembre 2011

LibX 2.0 ou la bibliothèque (enfin) dématérialisée

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Longtemps que le Bibolabo est retombé dans une certaine torpeur, donnant malheureusement raison à monsieur Bourrion et sa théorie des 4 ans, mais chez nous pour d'autres raisons: changement de fonctions, guère de temps, et surtout selon moi, le passage de Twitter, bien moins chronophage pour passer autant d'infos sans le côté narcissique qui caractérise les blogs. Je vois aujourd'hui le blog un peu comme la prise d'indépendance de tout bibliothécaire adolescent, plein d'idéaux et bien vite rattrapé par le train-train, la pesanteur du système et de la profession... Bref. Il fallait faire un petit point sur la situation du bibolabo, ceci est fait, passons à ce qui nous préoccupe: l'avenir d'un formidable outil, j'ai nommé LibX.

Je ne sais pas combien de bibliothèques françaises utilisent Libx (peu je le crains) et encore moins le ratio bibliothécaires/vrais gens qui pratiquent ce module pourtant indispensable... le site Libx proclame 953 éditions académiques dans le monde, ce qui est un beau succès.
Si le module développé par l'équipe de Godmar back au Virginia Tech reste très efficace et évolue progressivement dans son module de création d'éditions locales, on entend aussi depuis 2009 parler d'un LibX 2.0... sans trop savoir de quoi il retournerait.
Et bien, fier de moi, j'ai enfin trouvé de l'information sonnante et trébuchante expliquant quelque chose de tout bête mais de fondamental dans l'évolution du module: la version 2.0, outre la mise en place d'une plateforme de dépot d'édition fortement paramétrées par chaque utilisateur (s'entend: bibliothèque), c'est surtout le petit tuto présenté par Godmar Back lors d'une conférence qui bluffe et laisse entrevoir la puissance des possibilités. Très concrêtement, LibX 2.0 permettra de ventiler vos services de bibliothèque façon puzzle dans le web à l'aide de la désormais familière icone LibX intégrée à votre navigateur. Dans l'exemple, l'icône apparaît sur la barre de recherche d'un portail de docelec et un clic sur l'icône permet de lancer une vidéo tutoriel de la bibliothèque expliquant comment chercher sur ce site et ce à quoi la bibliothèque y est abonnée. Les possibilités sont immenses en proposant donc non plus la simple intégration du seul catalogue dans le web, mais de l'ensemble de l'accompagnement de la bibliothèque à la recherche documentaire et ses services.
Bon, cela ne nous dit pas pour quand c'est ni la facilité de mise en oeuvre pour le quidam bibliothécaire, mais avouons que cela laisse rêveur de voir que des gens biens pensent encore à nous!

lundi 4 avril 2011

Les acquisitions avec Zotero

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Zotero est un outil formidable donc les potentialités sont malheureusement assez mal fléchées, mal échangées, bref, mal connues. Originellement destiné à la gestion de bibliographies, l'outil du CHNM devient au fil de ses évolutions (bibliothèque de groupe synchronisée de la version 2, version "standalone" détachée du navigateur, partenariat avec l'Internet Archive et OCRisation de la version 2.1,...) un logiciel de traitement de documents, quels qu'ils soient. Ce qui a depuis quelques temps attiré l'intérêt des bibliothécaires (comme Lully) dans leur recherche éternelle d'automatisation des chaînes de traitement des ouvrages achetés par les bibliothèques.
Le billet de rappel de ce dernier m'incite à communiquer à mon tour sur les expérimentations laborieuses pratiquées depuis quelques temps, à travers deux étapes (à priori...).

Chaque bibliothèque est spécifique et si certaines procédures sont transposables dans un contexte proche, certaines ne le sont pas. Le but de ce billet est aussi d'inciter d'autres collègues à tenter l'aventure dans leur contexte. Le jeu en vaut la chandelle, croyez moi.
La bibliothèque de l'ENS de Lyon est passée l'an dernier sous Aleph V18, à peu près en même temps que celle de Nice (Lully, toujours lui), qui elle est à la V20 (petit changement qui implique quelques difficultés d'harmonisation tout de même). Ma bibliothèque est un peu particulière puisqu'elle regroupe trois ensembles: la bibliothèque interuniversitaire (trois établissements lyonnais concernés), gros acquéreur en LSH, la bibliothèque de l'ENS, petite bibliothèque répondant aux suggestions des enseignants et au calendrier des concours (acquisitions faibles et très ciblées), et l'ex bibliothèque de l'INRP, CADIST et pôle associé et Éducation, bibliothèque de référence dans le domaine via des acquisitions en langues étrangères notamment.
Dans l'immédiat, l'idée d'acquisitions via Zotero se place dans le contexte Education, un service d'acquisitions regroupant 4 personnes, quelques 40.000€ de budget annuel répartis pour une grosse part sur l'anglophone, le français-francophone, dans une moindre mesure en allemand et langues romanes. Je précise que notre thématique précise nous demande d'élargir notre horizon hors des 3-4 très gros éditeurs anglo-saxons, ce qui a une incidence sur la finesse de la veille et l'utilisation de Zotero.
Nous utilisons ELECTRE, ainsi que la BIU (9 acquéreurs), et l'abandon de cet abonnement pour une procédure viable utilisant Zotero serait déjà un gain non négligeable (plus de 6000€ si je ne m'abuses), surtout lorsque l'on achète de grosses sommes en langues étrangères, non présentes dans ELECTRE. Autre attrait, via les bibliothèques de groupe synchronisées (très faciles d'utilisation pour peu que l'administrateur fasse le suivi et assure le respect des procédures), la possibilité de communiquer l'état de ses acquisitions en temps réel, puisque les paniers des acquéreurs deviennent publics (si on le souhaite) et embarquables sur un site. En rêvant un peu l'on peut imaginer que cela entraînera une grande réactivité des enseignants-chercheurs en fonction de ce qu'ils verront ou ne verront pas dans ces paniers. On peut être sceptique mais les univers Netvibes thématiques du SCD de Lyon1 ont prouvé qu'un service innovant en bibliothèque n'était pas nécessairement un joujou de geek... Autre détail, cela règle le problème d'export de listes de nouveautés ou de fils RSS qui peuvent survenir sur certains SIGB. Pour finir sur les gains, l'on peut envisager dans un monde parfait (mais qui ne nécessite que de la sueur et de la volonté) des bibliographies très riches, incluant les suivis de commande communiqués par les éditeurs, les tables des matières présentes sur Google Books la bio de l'auteur sur Wikipedia ou directement la version électronique du document présente en ligne. Les possibilités de Zotero sont dans ces champs relativement infinies et exploitables pour peu que l'on réfléchisse à une organisation performante. A partir du moment où une veille poussée est déjà en place, ces éléments sont connus des acquéreurs. Il ne leur reste plus qu'à enrichir leurs fiches Zotero. Ça peu ressembler à un rêve éveillé mais je pense réellement qu'avec l'adhésion des acquéreurs tout ceci est possible.
Concernant les limites, outre l'adhésion sans faille des acquéreurs dans un circuit commun qui paraît indispensable (et pas forcément facile à obtenir sans froisser les susceptibilités professionnelles pouvant ressentir cela comme de l'infantilisation), la source majeure de problème vient des formats et de l'origine des notices biblio. Zotero reposant entièrement sur cette récupération via balisage de COinS, il devient impératif qu'un gestionnaire des acquisitions ait procédé à un balisage de sites zotero-compatibles dans les champs d'acquisitions recherchés. Cela passe par une participation de chaque acquéreur afin de coller à leurs besoins. Dans cette démarche, si Amazon, Worldcat et le SUDOC permettent un tour assez riche du problème pour l'anglophone et le francophone, il conviendra surtout de repérer des bibliothèques riches dans le thème, utilisant un SIGB zotero-compatible en natif. Les bibliothèques PRIMO (exlibris) le sont. Pour le reste il faudra chercher un peu, ce qui obligera à sortir de ses habitudes et peut-être découvrir de nouvelles cibles de veille ignorées jusqu'ici (haut les coeurs, on positive!). Cette étape peut surtout vous permettre de déterminer si la spécificité de vos acquisitions interdisent d'envisager un circuit d'acquisitions Zotero. S'il est possible d'ajouter manuellement quelques notices de ci de là, cela deviendra en effet vite impossible à grande échelle et périmera le gain de Zotero. Tout ceci démontre l'impérieuse nécessité d'avoir un gestionnaire général des acquisitions (acquéreur lui-même, c'est mieux...) afin de faire travailler plus efficacement tout le monde en équipe, dans la joie et l'allégresse...
Le billet suivant expliquera quelle procédure concrète est en test chez nous, avec le soutien technique ponctuel de l'indispensable Lully.

vendredi 18 mars 2011

Astuce : Retrouvez l'emplacement d'une notice dans votre bibliothèque Zotero

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Une petite astuce bien pratique pour qui utilise régulièrement Zotero et sa fonctionnalité de bibliothèque organisée et synchronisée. Pour peu que votre bibliothèque comporte beaucoup de dossiers et sous-dossiers (comme c'est envisagé ici), il peut devenir compliqué de retrouver l'emplacement d'une notice dans l'un de ces sous-sous dossiers: la recherche ne fonctionne que sur l'ensemble de la bibliothèque ou sur le dossier où est directement contenue la notice...

Une fois que vous avez trouvé votre notice et l'avez sélectionnée, il suffit de tenir la touche [ctrl] sur votre clavier, pour voir l'ensemble des dossiers contenant une même notice surlignés. Et voilou. Ca peut servir également pour repérer les doublons.

(Je précise que cette fonctionnalité est peut-être dans la notice officielle Zotero mais je confesse ne pas avoir eu le courage de la consulter en entier...)

mercredi 9 mars 2011

Et persée disparaît...

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L'université Lyon 2, pilote du projet Persée depuis 8 ans, a décidé unilatéralement d'arrêter le programme en mai prochain. Ce n'est pas une blague. Apparemment aucun argument n'a été donné à quiconque, aucune concertation. Le texte de la pétition qui circule indique:
Dans son rapport d’évaluation du 28/12/2010, l'AERES (Agence d'Évaluation de la Recherche et de l'Enseignement Supérieur) souligne que « PERSÉE est un exemple parfaitement réussi de rassemblement d’un corpus documentaire permettant le développement de services à haute valeur (...). Que l’on envisage le portail sous l’angle des options technologiques, de la structuration de l’information et des outils de consultation conçus des choix innovants qui fondent sa reconnaissance dans le paysage complexe de l’édition scientifique numérisée. » L'AERES souligne également « la façon exemplaire dont a été conduit le projet [PERSÉE] avec des moyens relativement modestes. »


Faute de mieux pour le moment, signez la pétition, faites la circuler, affichez là dans vos établissements, parles-en aux usagers... Cette situation est d'autant plus incroyable que Persée est réellement utilisé et très connu du relativement grand public académique. Un monde de fous je vous dis!!!

http://lapetition.be/en-ligne/petition-9491.html

[MAJ: le Corbeau me dit dans le casque que Revues.org reprendrait Persée. Ce qui ne serait pas surprenant vu que les 2 plateformes ont déjà mutualisé leurs états de collections...]

lundi 17 janvier 2011

Zotero s'émancipe de Mozilla

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Mine de rien Zotero, outil reconnu (voire familier) de gestion des bibliographies, est en passe de devenir un outil de travail incontournable pour les chercheurs, étudiants et professionnels de l'information. Jusqu'ici limité à l'état de plugin exclusif du navigateur Firefox (qui est quand même devenu le plus utilisé dans nos contrées), le projet "Zotero Everywhere", annoncé il y a quelques mois est enfin sorti en version Alpha.
Un petit rappel "historique" s'impose:
- Zotero est lancé par le Center for History and New Media en 2007 en version publique, comme extension du navigateur Firefox (version 2). Il permet de récupérer automatiquement des informations bibliographiques sur des sites web et de les exporter mis en forme dans un document texte.
- En mars 2010 est lancée la version 2 de Zotero, avancée majeure qui permet de synchroniser sa bibliothèque personnelle avec d'autres personnes via un groupe. De là de nouvelles possibilités ouvertes, élargissant le champ au-delà de la seule collecte bibliographique.
- En septembre 2010 est lancée la première bêta de Zotero 2.1 qui permet l'utilisation du nouveau service Zotero Commons. Parallèlement est annoncé Zotero Everywhere...

Concrètement que sont ces deux nouveaux venus dans la famille Zotero?
Le changement est radical et modifie l'identité même du programme. Ainsi, le premier, Zotero Commons, concrétise un partenariat majeur avec l'Internet Archive dans un double gain : permettre aux utilisateurs de déposer des images électroniques, d'obtenir une version OCRisée automatiquement, et en même temps enrichir l'Internet Archive des documents déposés (avec la visibilité que cela entraîne). Les fichiers en format PDF, Gif, Epub, Kindle, Full text, Djvu, sont alors disponibles. On voit tout de suite que nous ne sommes plus dans la seule collecte et mise en forme bibliographique mais dans la gestion d'une base de donnée synchronisée, partageable, exportable.
Everywhere est lui un simple nom de code pour ce que beaucoup attendaient depuis l'essor premier du module : son utilisation quelle que soit la plateforme et le navigateur. Il s'agit en effet rien de moins que des versions Chrome, Internet Explorer et Safari de Zotero (on ne sait pas encore si la version synchronisée sera présente mais on peut supposer que oui, une fois que c'est "on the clouds"). De même, Zotero pourra se séparer du navigateur pour devenir un logiciel indépendant, multiplateformes (Windows, Mac, linux). Finis les sourires gênés lorsqu'il fallait dire au chercheur super enthousiaste qu'il devrait changer de navigateur et rendre son Mac pour pouvoir utiliser cet outil...

Au final, Zotero fait de plus en plus penser à une machine pleine de promesses mais dont l'usage n'a pas encore été trouvé pour en tirer le(s) meilleur(s) parti(s). Un semblant de Google Wave, en espérant que le sort final de Zotero soit plus enviable... Moi, ça me donne des envies de services aux chercheurs tout ça est très motivant!!!